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Nul n’est dupe de l’utilisation des écrans de télévision et de cinéma comme outil principal de l’avènement et du développement de la société de consommation aujourd’hui mondialisée. Marketing, publicités, propagande politique,… les écrans sont un outil précieux d’influence de l’opinion et pourtant le débat et l’argumentaire rationnels sont nécessaires pour faire sa propre opinion et donc à l’exercice de son libre arbitre. La télé en son temps délivrée de l’Etat (privatisation) et aujourd’hui l’internet, passent pour être les outils d’émancipation et de libération des individus en permettant de percevoir rationnellement les faits et leur diversité. Pourtant, Qu’en est-il exactement?

A travers l’histoire des écrans et du marketing, nous allons explorer la face cachée de l’utilisation des média et l’impact des écrans sur nos sociétés et démocraties. Nous verrons comment les principes de massification puis ciblage en marketing ont profondément impactés nos démocraties et notre réel pouvoir d’auto-détermination.

« La manipulation consiste à construire une image du réel qui a l’air d’être le réel.» Philippe Breton

La spécificité des écrans : le tube cathodique modifie le fonctionnement de notre cerveau

Comme nous l’avons vu dans le précédent article « L’intoxication numérique des enfants », les géants du net élaborent de nouvelles interfaces et applications destinées à accroître nos consommations et nous rendre toujours plus  « accros » d’internet. Ces faits préoccupants ont eu un récent écho dans les médias notamment l’émission de France 2 (envoyé spécial du 18/01/2018). On découvre par les propres aveux des concepteurs-star « repentis » de la Silicon Valley (Sean Parker, Justin Rosenstein, Chamath Palihapitiya,..) que leur recherche mercantile les amène à manipuler sciemment les mécanismes de fonctionnement des cerveaux (« circuit de la récompense » dopaminergique) afin de créer un asservissement librement consenti amoindrissant par la même occasion, les facultés mentales et les capacités d’auto détermination des enfants.

Bien au-delà de l’internet, d’innombrables études des plus grandes revues internationales démontrent que tous les écrans (jeux vidéos compris) nuisent aux facultés psychiques des utilisateurs et de nos enfants et ceci de façon durable. Michel Desmurget, neuroscientifique à l’INSERM a collectées et exposées celles parues depuis 30 ans dans l’ouvrage de « TV Lobotomie – la vérité scientifique sur les effets de la télévision» (Edition J’ai lu).

Les médias, y compris le plus récent le web, sont également appelés le 4° pouvoir et constituent l’outil  de contrôle de l’information des masses. Ils disposent d’une puissance colossale en démocratie puisqu’ils permettent de formater l’opinion et donc de la modeler. Or, notre constitution élaborée sur les principes de Montesquieu afin de nous protéger collectivement de la tyrannie et sachant que l’éradication de pouvoirs n’est pas possible ni même souhaitable en démocratie, a été conçue pour que l’ensemble des pouvoirs s’opposent, se contrôlent mutuellement et s’équilibrent entre eux ; ainsi ils demeurent tous, centrés sur l’intérêt général et « le bien être de tous » (DDHC de 1789).

La stratégie du « diviser pour mieux régner » étant utilisée ici pour maintenir le pouvoir du peuple et évincer les tyrans.  Or il n’avait pas été prévu à l’époque de Montesquieu, l’apparition de ce 4° pouvoir ; qui du coup, n’est pas séparé des 3 autres (exécutif, législatif et judiciaire) ni même du pouvoir de création monétaire dévolu aux banques privées. Ainsi, les conditions idéales sont réunies pour créer une collusion de pouvoirs qui peuvent à leur tour nous diviser et nous ôter ainsi notre auto-détermination collective (démocratie) en tant que peuple pour protéger nos intérêts communs.

Plonger dans les origines et l’histoire des écrans nous renseignera très opportunément sur l’idéologie porteuse du développement fulgurent de l’industrie des média étasunienne et aboutissant à l’arrivée d’internet. En effet, avec l’intelligence artificielle (IA) et le big data (mégadonnées), nos données personnelles aujourd’hui ne nous appartiennent plus. Un nouveau paradigme de propriété se joue à travers cette « modernité » ; mais où nous entraîne-t-il vraiment ?

Est-ce le hasard inévitable du progrès, de la modernisation ? ou un acte délibéré contre le libre arbitre et auto-détermination des peuples?

 

1/ Années 30 :  Bernays, propagande et la fabrique du consentement

La propagande politique n’est pas née des régimes totalitaires mais au cœur même de la démocratie libérale capitaliste. En effet, afin de passer d’une société du besoin à une société du désir (société de consommation) les USA ont inventé et développé le « marketing ». Le père fondateur de cette nouvelle discipline était Edward Bernays, neveu de Sigmund Freud, payé par les sociétés américaines telles les cigarettiers pour doper leurs ventes et, pour exemple fameux, faire fumer les femmes grâce aux média et au stratagème du slogan de suffragettes « les flambeaux de la liberté ». L’information n’est donc plus factuelle (rationnelle et lié à un besoin) mais établie afin d’éveiller les pulsions en lien avec un produit à vendre. Des médecins et études auto-déclarées indépendantes, sont de même financés pour accréditer des bienfaits des produits.

Cette discipline consacrée à la « fabrique du consentement » et de la « manipulation mentale des masses » est appliquée également à la politique (public relations). Elle a pour vecteur essentiel, le 4° pouvoir, celui des média et principalement la télévision et le cinéma à l’avènement de cette nouvelle technologie de communication et aujourd’hui du web. Le régime nazi et Goebbels en particulier a d’ailleurs utilisé les travaux de Bernays sur la propagande pour accéder au pouvoir mais aussi y rester.

Cette histoire méconnue des relations publiques tout au long du XX° siècle qui façonne notre quotidien est précisément retracée dans la série en 4 épisodes du  célèbre documentaire de la BBC « The century of self » (le siècle du Moi) d’Adam Curtis (2002) ayant obtenu l’Award de la meilleure série documentaire en 2003.

Le « American Way of Life » est une forme de société où les désirs et les besoins des individus sont comblés par le capitalisme libéré de toute contrainte notamment de l’Etat. Cette « démocratie perçue comme « idéale » a été remarquablement représentée par la sphère nommée « DEMOCRA-CITY » et le Futurama de l’exposition universelle de 1939 à New York. Elle a été élaboré par E. Bernays pour les plus grandes sociétés américaines (General electric, Carrier, WhestingHouse, Ford,…) et avait l’objectif de contrecarrer et mettre fin à la politique de renforcement de l’Etat par Franklin Roosevelt (New Deal)  pour limiter les dérives du capitalisme ayant entraîné la crise de 1929.

Loin de vouloir émanciper les individus, cette démocratie « idéale » est conçue comme un outil de contrôle des comportements des masses : « la consommation  permet à la population d’avoir l’illusion du contrôle de leur vie tout en laissant une élite continuer à diriger la société » (cf –  « Century of self » 4° épisode). Les Hommes sont, en effet, conçus comme des êtres irrationnels (pulsions) et dangereux selon les présupposés freudiens. Ainsi, cette idéologie consumériste «nous rend esclave de nos propres désirs » et de nos pulsions manipulées à dessein.

La Democra-city – Edward Bernays Exposition universelle de 1939 NY

L’instrumentalisation des connaissances sur le cerveau (théories freudienne et de Gustave Lebon dans un premier temps) dans la logique de marketing politique et d’ingénierie sociale est utilisée par le gouvernement et les hommes politiques américains dès l’entre –deux guerres. Ils  nous arrivent en Europe dans les années 80 par la politique de Margareth Thatcher (néolibéralisme)  embarquant la « gauche » et les syndicats dans son sillage. Le citoyen n’est alors plus perçu comme un être rationnel et capable de délibérer pour déterminer l’avenir collectif mais est vu comme un être irrationnel et mu par ses pulsions. L’homme politique alors est devenu une marque, un produit à vendre.

La collusion entre le grand capital et le gouvernement américain grâce aux média peut clairement être illustrée par le coup d’Etat opéré au Guatemala en 1954. Bernays œuvrant à l’époque pour son client « United fruit company», importateur de bananes du Guatemala, a utilisé opportunément et de concert avec le gouvernement américain (Eisenhower) et la CIA dès 1951 la peur « rouge » des américains (guerre froide) afin de renverser le gouvernement socialiste récemment élu, le président Arbenz. Il créa une fausse agence de presse liant systématiquement le nouveau président à l’URSS, organisa de voyage pour la presse et rencontres des personnalités guatémaltèques triées sur le volet,… (cf « the century of self » – épisode 2). Cette opération secrète, connue sous le nom de code d’opération PBSUCCESS,  destitua le président Arbenz par une junte militaire, dirigée par le colonel Carlos Castillo Armas ; les USA se positionnant médiatiquement  comme le gendarme du monde pour « établir la démocratie » et éradiquer le péril « rouge ».  La gestion de la perception (plus connue sous le vocable anglais perception management)  et les origines de la guerre de l’information étaient nées.

2/ Le plan Marshall : les accords Blum-Byrnes

Dans le cadre de la guerre froide et par soucis d’empêcher et repousser l’idéologie communiste, le gouvernement Truman a signé un accord le 28 mai 1946, en échange de la liquidation de la dette française de 2 milliards de dollarsafin d’ouvrir les salles de cinéma françaises à l’American Way of Life et d’y propulser l’industrie hollywoodienne. Cet accord a diminué de moitié la diffusion de films français et a induit la création en 1946 du CNC (centre national de la cinématographie) pour protéger les productions françaises. Encore aujourd’hui, cette suprématie des productions audiovisuelles américaines au box office mais aussi dans les séries télé est écrasante et mondiale.

3/ années 60 : la démocratisation et essor fulgurant de la télévision

Les travaux sur le lavage de cerveau de la CIA dans le cadre de la guerre froide, les études financées par les publicitaires américains et les archives de la General electric démontrèrent que les écrans (tube cathodique) étaient par eux mêmes, et bien plus que le message lui-même, plus efficaces que d’autres supports (presse, projections, radio,…). En effet, le rayonnement des écrans met le cerveau en onde alpha, c’est-à-dire dans un état proche de l’hypnose et le cerveau devient alors extrêmement malléable aux suggestions proposées comme en témoigne Herbert Krugman, ex agent du gouvernement américain et de la General Electric dans le documentaire-enquête suisse diffusé sur ARTE « Le tube : l’influence des écrans sur le cerveau » de Peter Entell.

Ainsi, chaque téléspectateur est plongé dans le même « rêve » collectif fourni par l’industrie de la « culture », en l’occurrence les mêmes valeurs et subjectivité, et annihile ainsi l’individualité.  En effet, ces scintillements hyperstimulent le cerveau « droit » (émotions, images,…) et neutralisent le cerveau « gauche » plus impliqué dans le langage, l’écriture, l’apprentissage, le raisonnement,… Il était donc prouvé dès les années 60 que les écrans empêchent tout sens critique et la réflexion en fournissant à chaque spectateur les mêmes désirs et les mêmes valeurs subrepticement.

Les travaux récents, plus précis avec l’imagerie médicale notamment le Dr Kardaras ou encore des études chinoises, confirment qu’en effet, les écrans notamment numériques rétrécissent les voies de connexions cérébrales telle une héroïne numérique et réduisent le cortex préfrontal, le siège du raisonnement et de la rationalité. Ainsi, l’individu devient plus asservi à l’emprise des émotions, des pulsions et des addictions.

L’écran cathodique devient alors l’outil privilégié pour la mise en place du second courant du marketing, celui impulsé par les mouvements de « libération » hippies et New age de 1968.

 

4/Le tournant du marketing pour « libérer » les pulsions du conditionnement social: de la propagande de masse au ciblage

Dans le cadre des conférences Macy (réunions de scientifiques américains de 1942 à 1953) , avec le comité de santé mentale du gouvernement américain par l’intermédiaire de Margareth Mead, les travaux du psychiatre Richard M Brickner, posent le diagnostic d’une paranoïa collective des allemands les ayant amenés au nazisme.

Ce cycle de conférences, financé et soutenu par des fondations privées et le gouvernement US, avait pour objectif de déterminer les causes de la 2de guerre mondiale et de créer ainsi les fondements d’un monde nouveau garantissant la paix et l’éradication de l’anti-sémitisme et racisme. Il est plus globalement à l’origine de la cybernétique (science du contrôle) et des outils que constituent aujourd’hui internet, l’I.A. (intelligence Artificielle) ou encore du développement personnel (école de Palo Alto), les sciences cognitives et le management

 Les conclusions de ces travaux incrimineront la nature humaine elle-même en deçà du diagnostic allemand, oubliant notamment l’effet de l’influence et manipulation de la propagande par les publicitaires et les nazis sur les principes de Bernays. Ainsi, leurs conclusions indiquent que la paix mondiale ne serait possible qu’en créant un monde post-national et multiethnique doté d’un Homme nouveau anti-autoritaire. Les jeux inventés par les psychiatres américains servirent vraisemblablement alors à ré-éduquer le peuple allemand dans les années 60 par des jeux télévisés qui furent importés dans les autres pays par la suite : Le juste prix, la course contre la montre, Pyramide, Qui veut gagner des millions, Maillon faible, Jéopardy,…  Le documentaire ARTE « Overgames » de Lutz Dammbeck relate cette enquête sur le rôle assigné aux jeux télévisuels de créer ce nouveau monde et amoindrissant ainsi le pouvoir d’auto-détermination des humains par la manipulation mentale de masse. Cette nouvelle stratégie de contrôle à l’échelle mondiale a été élaborée en collaboration avec l’école de Francfort et le courant freudo-marxiste (Herbert Marcuze et Théodor Adorno).

Internet est d’ailleurs  lui-même, issu des conférences Macy et a été mis en place dans un premier temps par l’US Army sous le nom d’Arpanet. Un système ouvert cybernétique parfait aujourd’hui mondialisé et sous monopole étasunien (SIlicon Valley) permettant de contrôler l’information et donc les comportements.

La cybernétique (étymologie kubernêtikê / kubernân : gouverner) est en effet, la science du contrôle par l’information (Norbert Wiener) La compréhension des comportements adaptatifs permit dans un second temps non seulement de les anticiper mais même les modeler dans le sens désiré. Cette nouvelle conception réduisant le cerveau humain et toute société à un système de traitement de l’information, a même envahi l’ensemble des sciences. . Elle a donné les concepts de cyberespace ou encore cyborg (cybernetic organism).

Un documentaire enquête ARTE sur Theodore Kaczynski surnommé « Unabomber » qui a commis, de 1978 à 1995, 16 attentats à la bombe  aux USA, retrace les liens historiques et idéologiques entre l’informatique, internet, LSD et la musique hippie dont le point commun est justement les expérimentations et travaux de ces cycles de conférences et les universitaires y participant.

Le  second courant du marketing découla de ce nouveau courant de la psychologie « antiautoritaire » qui vit disparaitre le courant freudien par la vague de 1968. En effet, Wilhem Reich et ses héritiers (Esalen institut) ainsi que l’école de Francfort freudo-marxiste et particulièrement Herbert Marcuze (voir supra) concluaient que la nature humaine était agressive et dangereuse car les pulsions étaient perverties par la société et l’éducation (valeurs conventionnelles bourgeoises) et qu’il fallait au contraire libérer l’individu de ce conditionnement social ; la fameuse controverse en psychologie entre les tenants de l’inné et ceux de l’acquis.

Ce courant de pensée engendra les fortes contestations anti-Vietnam et l’idéologie « peace and love » et non-violente qui furent réprimées dans le sang par la police à la fin des années 60 aux Etats-unis. Herbert Marcuze, leader du mouvement, décida alors de changer la société en changeant les individus grâce au New âge, mouvement hippies et institut Esalen (interview dans « The century of self » 3° épisode). Cette stratégie de subversion du capitalisme et de l’Etat étasunien mettant en péril  la production de masse des sociétés transnationales, Le SRI (standfort Research Institut), à partir des travaux de l’institut Esalen et particulièrement ceux d’Abraham Maslow, établit une nouvelle façon d’appréhender et manipuler ces nouveaux individus mus par des individualités multiples : les VaLS (valeurs et style de vie) qui transcendaient les traditionnelles classes sociales (ouvrier, cadre, patrons). Cette catégorisation est toujours à la base du marketing actuel même si les socio-types ont été adaptés aux différentes cultures et époques.

Il ne s’agit plus alors de conditionnement social pour instrumentaliser le ÇÀ (inconscient) grâce aux marchandises produites en masse mais d’inciter à l’expression et réalisation de ces mêmes pulsions en détruisant le Surmoi c’est-à-dire l’autorité (antiautoritaire) et les valeurs conventionnelles donc l’Etat. « Il est interdit d’interdire. »

Ce faisant, l’équilibre entre le principe de plaisir (çà) et le principe de réalité, nécessaire à l’équilibre psychique et sociétal était rompu pour engendrer une société perverse c’est-à-dire détournant l’humain de sa propre nature sociale et engendrant inévitablement des désordres psychiques de masses.

C’est donc une régression civilisationnelle inédite car elle s’attaque à détruire complètement la phase œdipienne (rôle de la fonction paternelle) qui a pour objet essentiel de sortir l’enfant de la « toute puissance infantile » (tyran intérieur) pour le faire entrer par étapes successives dans la société et le monde (principe de réalité, transmission du savoir, lois, tabous et interdits).

En réalité, cette pseudo « libération » loin de subvertir le capitalisme sauvage par une culture de rejet de la société (capitalisme, nazisme, stalinisme,…)  renforça bien au contraire l’emprise du capitalisme pour inventer des produits désirables et devenus nécessaires désormais pour affirmer « son » identité « libérée » de la morale et de l‘autorité de l’Etat (lois). En effet, le Moi isolé, individualiste et mu par la « toute puissance infantile » engendre des indécis chroniques et il devient d’autant plus vulnérable aux manipulations et contrôlable. Le big brother de 1984 d’Orwell, encore plus intrusif et maintenant sournois pouvait se mettre en place.

L’aliénation n’est plus alors un asservissement : c’est un choix. La soumission et la consommation deviennent alors l’expression la plus immédiate de la liberté individuelle. L’art de la manipulation est, pour rappel, l’art de contrôler et d’influencer sans être vu.

Le ciblage par socio-types dépossèdent ainsi les individus et groupes humains de leur libre-arbitre et fait disparaitre les classes sociales, l’Etat et donc le politique (lutte des classes). En deçà du clivage gauche/droite, la démocra-city de Bernays commanditée par les géants de l’industrie américaine possible grâce au contrôle de l’information et aux média se renforce donc aux Etats-unis. Cette conception de l’Homme (irrationnel)  qui doit être contrôlé par la consommation est ainsi à l’origine du néo libéralisme du plan Reagan-Thatcher : « « gouvernement nest pas la solution à nos problèmes, le gouvernement est le problème». C’est donc bien l’Etat et les réglementations qu’il faut détruire pour assurer la liberté d’entreprendre du capitalisme chargé de satisfaire les désirs des individus.

 

5) Années 80 : la libéralisation des média en France et la télé-réalité

La mise en scène de l’intime (psy show tels que « perdu de vue », « sexy folies », « bas les masques », « çà se discute », « Ciel mon mardi »,…), dans les années 80, a ouvert  la boite de Pandore selon les propos même de Bernard Stiegler, philosophe dans « Le temps de cerveau disponible » de C. Nick et JR Viallet (France 3). La privatisation du marché des médias au niveau européen et donc de grandes chaînes françaises a modifié ensuite le rapport au téléspectateur passant de citoyens et enfants à socialiser à des consommateurs dont il faut exciter et stimuler les pulsions pour conquérir des parts de marché. Dans la logique purement marketing, l’émotion a progressivement fait place à l’exacerbation des pulsions les plus destructrices et fait l’apologie de toutes les transgressions d’abord dans le tragique puis par la farce et les jeux  y compris dans le service public : érotisme/sexe, cruauté, sadisme, voyeurisme/exhibitionnisme, cupidité, cynisme, violences psychologiques, humiliations, scatologie, pulsions de mort,…

« Au CSA de dire si une chaine généraliste en clair peut diffuser à une heure où une majorité d’enfants regarde la télévision, un programme incitant des jeunes gens à former un couple temporaire par appât du gain.» Patrick Le Lay, PDG de TF1 en parlant de Loft Story (2001) dont le titre original d’Endémol est « big brother » en référence au livre d’Orwell;  mais le CSA et l’Etat n’ont rien dit et face aux pressions des actionnaires, le PDG a dû s’aligner sur la ligne d’M6, le service public lui emboitant le pas aussi par la suite.

Par l’identification, les comportements des « héros » de téléréalité deviennent les normes valables et imitables pour les enfants et ados alors même qu’ils sont contraires à toute civilisation. En effet, pour vivre ensemble, la libéralisation et l’explosion des pulsions en public  sont nuisibles (conférant même ici la célébrité, l’argent et la reconnaissance sociale). Apprendre à différer la satisfaction de la pulsion immédiate vers un investissement social (sublimation) est le comportement fondateur du lien social et de la culture.

Après ce sacre de l’oisiveté valorisant inévitablement la consommation, du voyeurisme /exhibitionnisme,  le coaching généralisé (auto-rééducation des humains) fait son apparition sur nos écrans. La solution au mal être est la consommation : cuisine, maison, relooking vestimentaire et même chirurgie esthétique qui brise le respect de l’intégrité physique et refabrique nos nouveaux Moi désirables.

L’industrie télévisuelle impose et valorise des valeurs qui détruisent le fondement de la société, de l’autorité et de la confiance entre les gens, nous amenant vers le chaos. Le marketing nous a confisqué notre culture en captant « le temps de cerveau disponible ».

 

6/ Les nouveaux chiens de garde 

Parallèlement, suite à la libéralisation progressive des média et de la télévision engendrée par la politique néolibérale européenne en France, le business a investi dans les années 80, ce segment financier prometteur des écrans grâce à l’audimat (mesure d’audience. L’orthodoxie néolibérale portée par la construction européenne mondialiste permet la perméabilité des sphères politiques, journalistiques et du CAC 40 en France à travers par exemple le cercle fermé et confidentiel des diners du Siècle . Elle véhicule l’idéologie même de mécanisme d’autorégulation et de libéralisation des mœurs et de l’économique (libre échange mondial) supra national et sans frontières codifiées dans la lignée directe de l’American Way of life et des conférences Macy.

La question de constitution européenne en 2005 ayant abouti à un refus clair des français par référendum, a d’ailleurs fait apparaitre clairement l’alliance du pouvoir médiatique et politique ; et provoqué l’actuelle fracture avec le peuple français et notre principe de « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ». Ces faits relatés dans le documentaire France 3 « 2005 : quand les français ont dit NON à l’Europe » exposent chronologiquement comment cette fracture s’est créée et perdure depuis.

Les spins doctors et agences de communication notamment les instituts de sondage ont le vent en poupe afin de lisser et travailler le « produit » que constitue les hommes politiques aujourd’hui et ce, depuis l’élection de F. Mitterrand grâce à Jacques Séguéla. L’idéologie politique n’est plus de répondre aux besoins du peuple (choix rationnels et information factuelle) mais bien de susciter le désir et le « comportement d’achat » individuel d’un candidat comme aux USA (voir Edward Bernays supra). Exploitant et flattant les désirs d’individus et particulièrement des indécis, les partis politiques s’en sont remis au capitalisme et au sacre de la société de consommation (the American Way of Life) pour ériger leur programme et gagner les élections oubliant ainsi qu’une personne ne peut se limiter à un consommateur individualiste et ses lubies.

En France, depuis les années 80, c’est le CCA (centre de communication avancée de Havas advertising du groupe Bolloré) qui propose la segmentation marketing par sociotypes français la plus connue.

Les pouvoirs politiques et journalistiques sont devenus alors les vecteurs de la réforme idéologique « mondialiste » des français grâce à cette nouvelle typologie de citoyens-consommateurs pour mettre en place la « democra-city » où tous les désirs sont comblés par les entreprises et non plus par le politique.

D’un citoyen rationnel, capable de décider rationnellement et en délibérant de l’avenir commun (libre arbitre collectif), les nouveaux « Moi » individualistes érigés comme valeur moderne imposèrent subrepticement la conception d’un citoyen passif et chaotique mu par ses uniques pulsions et désirs.

 

7/ Internet : le nouvel or noir du XXI° siècle  et le ciblage « one to one » (cybermarketing et big data)

La résolution du parlement européen adoptée le 16 février 2017  pose, dans les règles de droit civil de la robotique afin de mettre en œuvre la réalisation de la stratégie de Lisbonne (économie de la connaissance ), que « la libre circulation des données est l’un des fondements de l’économie numérique et du développement de la robotique et de l’intelligence artificielle » et « demande à la Commission et aux États membres de soutenir et d’encourager le développement des technologies nécessaires». Par conséquent, en plus des 4 libertés (libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes), elle adopte et impose donc aux peuples non consultés une 5° liberté pour les uns qui se transforme également en servitude pour les autres. C’est le nouvel « or noir » du XXI° siècle » dans la plus grande opacité.

Une nouvelle ère vient de s’ouvrir sous les auspices des géants du net étasuniens (GAFAM) et de l’exploitation des données personnelles donc des vies privées (réseaux sociaux, achats et commandes en ligne, données publiques, compétences scolaires,…) . François Hollande a signé la charte Open Data en 2013 et engagé la France à digitaliser les données publiques afin de les rendre accessibles.

Pour sa part, le nouveau locataire de l’Élisée, E. Macron, s’est fait élire grâce à une startup parisienne spécialisée dans le big data (LMP – Liegey Muller Pons). Cette technique de campagne expérimentée avec succès par Obama lors de son élection se base sur l’accès et exploitation de toutes les données des américains (BIG DATA). Des courtiers en données font même des fortunes colossales telle la 7 ° fortune mondiale Larry Ellison co-fondateur d’Oracle corporation.

Arthur Muller, un des co-fondateur de cette startup LMP, explique à la télévision suisse les dessous de la campagne d’E. Macron et le système de croisements de données utilisé (sondages, profil type sociologique, taux d’abstention du quartier,..) par l’intelligence artificielle (IA) qui permet de cibler les actions de porte à porte sur les électeurs indécis et d’adapter le discours au profil rencontré pour le convaincre. Le programme s’adapte donc aux préoccupations (détails) changeantes et souvent contradictoires de ces franges d’électeurs indécis et qui ne permettent pas réellement de cohérence dans le programme ; par exemple, demander moins d’impôts tout en demandant plus de services publics. C’est la raison pour laquelle la presse titrait « Emmanuel Macron : l’homme sans programme » mais aussi que sa « vision »  était au dessus du clivage gauche/droite comme les socio-types le permettent (voir supra).

Le big data détient le pouvoir de contrôle de l’information mondiale donc de formater l’opinion publique sur ces mêmes principes et techniques de cybermarketing au service des puissances économiques mondiales et sans frontières mais aussi d’anticiper et décider de façon automatique à partir d’algorithmes comme la cybernétique permet de le réaliser.

Il marque d’ailleurs l’abandon de toute souveraineté des nations y compris celle sur leur population par l’établissement d’un nouveau mode d’accumulation de capital, ayant pour base de nouveaux rapports de propriété qui donnent aux entreprises la pleine jouissance des données personnelles attachées à chaque individu. Cette pleine jouissance assure la réalisation d’une étape essentielle du projet de monde post-national et multi ethnique sans frontières codifiées, élaboré comme nous l’avons vu, lors des conférences Macy et par la démocra-city (démocratie idéale) d’Edward Bernays.

FWDus (forwardUS) est d’ailleurs le lobby des oligarques du net avec à sa tête le patron de Facebook Marc Zuckerberg et aussi Tim Draper, milliardaire grâce à skype et hotmail. Ils militent pour faire disparaitre les Etats accusés d’être esclavagistes et détruire la « liberté ». Patri friedman, petit-fils de Milton Friedman, poursuit l’œuvre familiale chez google par son projet d’iles flottantes hors de toutes eaux territoriales et donc de toute législation et d’impôts. Cette idéologie est soutenue par le candidat à la Présidence Ron Paul, chef de file de ces libertariens prônant l’abolition des Etats, avec le même slogan, « Le gouvernement n’est pas la solution. Le gouvernement est le problème ».

Sur cette même lignée idéologique, E. Macron, en tant que ministre en 2014 a d’ailleurs abandonné aux américains (General Electric) notre fleuron prometteur du smart grid et des compteurs intelligents Linky (disposant des data sensibles de nos foyers qui vont avec) qui représentait 10% du marché mondial en leur vendant Alstom énergie pour 12 milliards d’euros.

Peu importe les nations et les gouvernants interchangeables, la démocra-city mondiale pour contrôler la population mondiale sans frontières et multiethniques se réalise par les oligarques du net ; le média de masse individuel mondial. Un Homme nouveau, anti autoritaire, évincé des rênes de l’économie par la robotisation et qui s’auto éduque seul grâce aux médias (contrôle dans l’ombre par croisement de données le flux des informations et la consommation).

Le gouvernement, veut donner l’illusion que les nations et la culture française ont encore leur raison d’être avec l’Intelligence artificielle et le big data et nous faire accepter de siphonner nos impôts et vendre nos biens publics pour avancer dans cette démesure mondiale.

Est-il vraiment dupe ou complice de cette nouvelle servitude technologique programmée?

 En tous cas, les français ne sont pas si dupes de la disparition de la vraie politique et de leur pouvoir d’agir réel…

La désertification des bureaux de vote et notre actuel président élu s’est qualifié avec seulement 17% au premier tour si l’on tient compte des abstentions et des non inscrits. Les français ne se sentent plus représentés par leur classe politique. E. Macron est le président le plus mal élu de la V° République. François Hollande conserve encore (pour combien de temps ?) le record d’impopularité de tous les présidents de la République.

 

Quel monde pour demain ?

Une société basée sur cette conception de l’Homme dangereux et égoïste que le néolibéralisme et la mondialisation propagent au niveau mondial, relève d’une pathologie psychique semblable à la paranoïa. Elle nous entraîne inexorablement vers les dérives d’une société perverse narcissique et de harcèlement des peuples étudié par Ariane Bilheran, docteur en psychopathologie.  En effet, selon les caractéristiques de la personnalité paranoïaque, il en découle des formes claires de sociétés qui régissent les rapports humains :

Individu paranoïaque Société perverse
Absence d’empathie, déni de l’altérité, Avarice, toute puissance Rapport humain = rapport d’objets monnayables, déshumanisés et  interchangeables (cupidité)
Délire de persécution / complot (monde et autrui hostiles) – détruire l’autre Communautarisme, contrôle social total, réécriture l’histoire, génocide, eugénisme
Folie raisonnante, faux raisonnements (sophismes) pour  le désordre Planification, programme, plans, modèle de gestion qui force la réalité, scientisme
La réalité n’existe pas  – seule la perception et désir compte Non respect des règles d’équilibre et conservation du monde et des sociétés
Harcèlement, uniformité, intolérance Totalitarisme : procédures , pensée unique
Déni de différenciation sexuée Théorie du gender, pansexuels, standards éducation sexualité
Manipulation, mensonges, complot, suppression de la parole par la calomnie Propagande, gestion de la perception, contrôle de l’information, concept de complotisme
Dépossède autrui de libre arbitre et énergie Procédures illégales, non respect du droit et lois
Manipulation du langage (outil de pouvoir) – suppression de la parole par calomnies novlangue / ministère de la vérité (Orwell  1984) appelé aujourd’hui « fake news » ou concept de complotisme
Négation de la temporalité, transmission, mort Gestion courtermiste, transhumanisme, disparition du travail et robotisation,…
Extension de son espace, envahissement Impérialisme, esclavagisme, régime totalitaire, suppression des frontières,…

 

La conception de l’Homme qui sous-tend les thèses de psychologie dont se sont emparés les pouvoirs de la finance et les USA procèdent donc d’une posture de type paranoïaque et chacun peut en constater et mesurer les dérives quotidiennement des « progrès » de la modernité et vers ce à quoi elles tendent : non pas à s’atténuer mais bien continuer leur progression vers le but qu’elles se sont fixé à savoir organiser le chaos (désordre) par le contrôle toujours plus serré et automatisé échappant aux politiques et donc à l’auto-détermination et au libre arbitre collectif des humains.

La prise de conscience des enjeux de l’avènement d’internet et du big data, est nécessaire à la possibilité de protéger et de transmettre aux générations futures ce que nos ascendants nous ont légué en reconnaissant à part entière le 4° pouvoir des média et exigeant le respect de ses droits et de ses devoirs envers l’ensemble du corps social afin de respecter notre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (Préambule ci-dessous); citoyen, qui a été gommé justement de la Déclaration universelle des droits de l’Homme mondialisé sous l’égide des USA.

Le supposé « progrès » et la « modernité » amputant ce droit inaliénable en catimini, les français ne peuvent « penser printemps » comme leur intime leur président Happy Manager, leur psy ou leur coach en développement personnel – New Age!

En effet, cette psychopathologie étasunienne ultra libérale est issue du mythe fondateur étasunien lui-même inscrit dans les fondements de leur constitution : leur Révolution prend sa source dans les Boston tea Parties, le 16 décembre 1773,  organisées par les tyrans eux mêmes (les esclavagistes) afin de se libérer des taxes exigées par la Grande Bretagne. Les fondements de la République proposent bien au contraire de nous protéger de tels tyrans et de les mettre au service de leur responsabilité sociale donc de l’intérêt et du bonheur de tous.

Les plaisirs personnels de cette société de consommation ne satisfont pas, en effet, la responsabilité sociale que nous avons de transmettre le meilleur environnement possible aux générations qui nous suivent. . Or les écrans et la toile qu’ils tissent font partie de l’environnement des enfants, et de cela aussi, nous sommes responsables, puisque ceux-ci sont l’œuvre de l’Homme.

Cette idéologie d’ouverture totale et déréglementations imposées au niveau planétaire par les USA et la Silicon Valley a pour but, comme le montre ces faits historiques,  de faire disparaitre la biodiversité des cultures, nos identités, notre dignité et autorité en tant que personne et peuple. Elle nous enlève par subversion notre pouvoir d’auto-détermination en fabriquant le consentement. C’est une œuvre qui nous mène vers le chaos.

Dans la mythologie grecque, Chaos (en grec ancien du verbe χαίνω / khaínô, « béer, être grand ouvert ») désigne une profondeur béante. La tyrannie de la « liberté » individuelle est mortifère et nous rend esclave de la démesure, pathologie sociale qui nous empêche de respecter l’ordre et l’équilibre naturel, la transmission ainsi que notre instinct de survie de l’espèce portée collectivement par chacun, chaque démos (peuple), dans le respect et le désir de concorde des nations.

Sur de tels fondements paranoïaques mondialistes, aucun monde viable et durable n’est aménageable. « Ce monde est fou et marche sur la tête », sagesse et intuition populaire qui résume pleinement le virage totalitaire que la mondialisation et la société de l’information a engendré.

Ainsi, l’émancipation de l’Homme semble passer en ce XXI° siècle inévitablement par la prise de conscience collective de l’influence sournoise des écrans afin de pouvoir réaliser la séparation du 4° pouvoir des média qui fait écran à la réalité du monde.  Écran, signifiant étymologiquement de « escren » : tout objet interposé qui dissimule ou protège.

« La perfection de l’œuvre de Dieu réside dans sa grande simplicité.

Car il est le Dieu de l’ordre, et non du désordre. »

Isaac Newton

Valérie Chénard

psychologue sociale et du travail

 

Références citées :

1) « Intoxication numérique de nos enfants » – Valérie Chénard  https://lilianeheldkhawam.com/2018/03/28/lintoxiction-numerique-de-vos-enfants-valerie-chenard/comment-page-1/#comment-6494

2) « Accros aux écrans » dans « envoyé spécial du 18/01/2018 – enquête d’Adèle Flaux et Paul Moreia https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/envoye-special-du-jeudi-18-janvier-2018_2557009.html

3)  Propaganda – Edward Bernays (1928) http://zone-ebook.com/livres/93337-edward-bernays-propaganda-comment-manipuler-lopinion-en-dmocratie.html

4) The century of self – Adam Curtis  diffusion – BBC (4 épisodes d’une heure) 2003

5) Faut-il avoir peur des spin doctors ?  https://www.huffingtonpost.fr/pierre-emmanuel-guigo/communication-politique_b_3332157.html

6)  Le tube : l’influence des écrans sur le cerveau –  Peter Entell (2001) – ARTE

7) « En 1946, les accords BLUM-BYRNES Les origines d’une méfiance » Le Monde – 10/11/1981 http://www.lemonde.fr/archives/article/1981/11/10/en-1946-les-accords-blum-byrnes-les-origines-d-une-mefiance_3043367_1819218.html

8) Is Germany incurable ? Richard R. Brickner (1943)

9) Composition des conférences Macy http://www.asc-cybernetics.org/foundations/history/MacyPeople.htm

10) J.P. Dupuy – Aux origines des sciences cognitives (2005) http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Aux_origines_des_sciences_cognitives-9782707147752.html

11) B. Rappin – « Au fondement du management » tome 1 – théologie du management  https://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/au-fondement-du-management-t-1-9782363921024

12) « Le temps de cerveau disponible »  – France télévision de C. Nick et JR Viallet

13) « Les nouveaux chiens de garde » Serge Halimi http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=194641.html

14) « 2005 : Quand les Français ont dit NON à l’Europe » – documentaire de 58mn diffusé par France 3 le 2 mars 2017 https://www.youtube.com/watch?v=FX4aLWxXlpc

15) L’union européenne sous souveraineté étasunienne – jean Claude PAYE, sociologue – Recherches internationales , n° 85, janvier-mars 2009, pp. 19-32  http://www.recherches-internationales.fr/RI85_pdf/RI85_Paye.pdf

16) Comment gagner les élections avec des données personnelles? – Macron, la victoire d’un système Reportage RTS https://www.dailymotion.com/video/x5kc1sn

17) « Nos enfants fichés dès la maternelle » – Valérie Chénard https://lilianeheldkhawam.com/2018/02/09/vos-enfants-sont-fiches-des-la-maternelle-valerie-chenard/

18) French American Foundation – site France – historique des promotions http://french-american.org/index.php/front-page-2/young-leaders/promotions-precedentes/

19) Les géants du net : ennemis d’Etat – spécial investigation (Canal+) http://www.programme.tv/c258726-special-investigation/geants-du-net-ennemis-d-etat-88162980/

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